Marketing RH

Le Chief Happiness Officer serait-il un cache-misère ?

Le bien-être au travail est devenu un sujet « à la mode ». Il est au centre des préoccupations des entreprises, comme des médias, qui traitent désormais du sujet sous tous ses aspects.

Cependant, une suite d’articles récents sur le web a fait du bruit et la conclusion est sans appel : A-t-on besoin d’un Chief Happiness Officer dans son entreprise parce que justement, les salariés ne sont pas si heureux ? Si cette fonction contribue pour beaucoup au bien-être des salariés, pourquoi est-elle confiée à des personnes peu expérimentées, souvent en stage ?

Le Chief Happiness Officer remis en question

Cela suggérerait que le Chief Happiness Officer est là pour combler un manque… ou pire encore, pour servir de cache-misère.

D’où une remise en question de ce poste qui avait pourtant le vent en poupe et qui semble à présent en perte de vitesse.

Par conséquent, beaucoup s’interrogent sur les véritables intentions des entreprises ayant un Chief Happiness Officer : est-ce vraiment pour améliorer le cadre de vie des salariés ? est-ce pour se donner bonne conscience ?  pour se donner une belle image ? ou simplement pour confier des tâches ingrates à une personne sous une étiquette valorisante ?

Est-ce la stricte vérité ou est-ce plus mitigé qu’il n’y paraît ?

Qu’est-ce qu’un Chief Happiness Officer ?

Dans un de nos articles intitulé « Le Chief Happiness Officer (CHO), le facilitateur d’engagement », et paru il y a plus d’un an, nous mettions déjà en avant la popularité de cette fonction.

Un Chief Happiness Officer (ou en français Responsable du bonheur au travail) fait partie de ces professions innovantes tout droit venues de la Silicon Valley. Créée d’abord dans les start-up, la fonction de Chief Happiness Officer s’est largement étendue. La naissance de ce poste est directement liée à l’importance que les nouvelles générations donnent au bonheur.

Le travail a changé. Aujourd’hui, les nouvelles générations choisissent ce qu’elles veulent faire et veulent donner un sens précis à leurs vies professionnelle et personnelle. La frontière est devenue parfois mince entre les deux, et c’est probablement cette proximité qui a permis au chief happiness officier d’exister sans complexe.

Le Chief Happiness Officer a donc un objectif clair : rendre les salariés heureux.

Ses missions sont multiples :

  • Accompagnement et transition vers le changement avec gestion des crises,
  • Régulation de la charge de travail et optimisation des communications entre les salariés, voire avec leurs managers,
  • Organisation des événements et animation des activités favorisant la cohésion d’équipe,
  • Recherche et application de dispositifs offrant des avantages aux salariés pour leur bien-être,
  • Traitement approfondi des tensions et prise en compte des difficultés individuelles ou collectives.

A cela s’ajoutent des qualités indispensables au poste : l’écoute, la convivialité, la diplomatie, la rigueur, la polyvalence et l’altruisme.

Ce sont des missions très concrètes, qui semblent toutefois en décalage avec l’intitulé de poste légèrement utopique.

C’est pour cela que, malgré la nouveauté de cette fonction et de cet intitulé de poste qui suscite autant de curiosité, se cachent en réalité des compétences en ressources humaines, en communication, voire en événementiel. Soit des compétences qui existent déjà mais qui ont été remodelés pour donner naissance à une fonction hybride qui casse les frontières et donne un coup de balai aux fonctions RH actuelles moins populaires.

Le Chief Happiness Officer mal exploité n’est-il finalement qu’une façade ?

Comme détaillé dans le paragraphe précédent, le Chief Happiness Officer a des missions bien concrètes et sérieuses pour le développement d’un environnement sain pour les salariés. Ce n’est pas tant la profession de Chief Happiness Officer qui devrait être remise en question, mais plus l’usage qui en est fait et par conséquent les missions qui lui sont confiées ainsi que le fondement du besoin.

Dans cette bataille menée par les plus grandes marques pour obtenir une marque employeur intéressante, certains dirigeants utiliseraient le Chief Happiness Officer comme argument pour attirer les meilleurs talents.

D’après une étude de Joblift , le poste de Chief Happiness Officer n’est pas compris de la même façon par les entreprises car la majorité (60 %) de ces postes se limitent aux tâches administratives.

Ce qui est d’autant plus gênant, c’est que selon cette même étude « pour 38 % des offres publiées, le rôle de Happiness Officer est délégué aux stagiaires » alors même que ce poste stratégique doit être confié à des personnes expérimentées avec des qualifications liées aux RH, à la communication interne et à l’événementiel.

Ce n’est donc pas la légitimité du poste qui est à remettre en question mais bel et bien la façon dont il est exploité dans certaines entreprises, au profit d’une belle image.

Enfin, une belle erreur est de leur confier uniquement des actions opérationnelles alors que cette fonction nécessite de la stratégie pour un plan d’actions efficace sur le long terme, et un travail en profondeur sur la marque employeur.

Le Chief Happiness Officer pour combler un mauvais management

Une troisième question se pose : le Chief Happiness Officer sert-il à combler un mauvais management ?

Il est logique de se demander pourquoi aujourd’hui nous avons besoin d’une personne responsable du bonheur, alors que les valeurs et les actes qui contribuent à notre bonheur au travail devraient naturellement se retrouver dans notre quotidien. Et tout aussi logique de se demander si ce n’est pas aux divers responsables et au dirigeant que revient cette mission, par un management positif et adapté à la marque.

Il est curieux de confier des missions liées à la gestion des ressources humaines, à la communication et à l’événementiel, quand elles devraient naturellement être assumées par des fonctions déjà existantes.  Le Chief Happiness Officer n’est-il pas finalement que le reflet du manque de communication entre les porteurs de ces missions ? Ou bien la preuve que le bonheur au travail est mis de côté au profit d’activités ayant un ROI direct, si bien qu’il finit par être délégué ? Nous aurons probablement des réponses lorsque nous connaîtrons mieux les résultats obtenus grâce à ces postes.

Et vous, que pensez-vous du Chief Happiness Officer? Pensez-vous que sa présence dans l’entreprise est vraiment nécessaire? Bien travailler son marketing RH ne suffi pas pour harmoniser l’ambiance interne?

 

Si cet article vous a plu, nous vous invitons à contacter notre agence de marketing rh, à télécharger les premières pages de notre méthodologie « les 3 méthodes marketing pour les rh » et à consulter notre page dédiée à notre agence marketing rh.

 

 

Hanna Azaïz

Diplômée d'un Master Information et communication Spé. Ingénierie des médias, j'ai eu l'occasion de travailler dans des entreprises bénéficiant d'un rayonnement international et auprès d'équipes pluridisciplinaires de talent. J'ai accompagné des marques dans leur stratégie de marketing digitale BtoC puis j'ai largement abordé les problématiques BtoB en rejoignant l'équipe 1min30 en 2015. Grâce aux nombreux projets dans lesquels j'ai été impliqué, le domaine du digital est devenu mon terrain de jeu. Mes points forts ? Ma polyvalence et la passion pour ce métier.

Voir les commentaires

  • Le Chief Happiness Officer sert-il à combler un mauvais management ?
    L'expérience nous porte à croire que le bonheur est avant tout une affaire d'écoute.
    Cette écoute nécessite souvent beaucoup de temps et d'empathie.
    En étant capable d'offrir ces deux qualités notre CHO contribue (d'après nous) plus à aider le management à s'améliorer qu'à combler ses défauts.