Le brown-out, la nouvelle pathologie qui guette les collaborateurs

On connaît le burn-out, le bore-out, voici maintenant un nouveau venu dans le panel des risques psycho-sociaux : le brown-out.
Vous ne le connaissez pas encore ? Nous vous expliquons en quelques points ce qu’est ce nouveau mal qui peut fragiliser votre organisation.

Petit rappel…

Peut-être avez-vous déjà été confronté au burn-out de l’un de vos collaborateurs ? Souvenez-vous, cette pathologie qui amène à l’épuisement physique et/ou mental des collaborateurs trop zélés est apparue dans les années 70. Cet état de fatigue est difficilement perceptible de l’extérieur et il est généralement découvert quand il est déjà trop tard. Il ne faut pas prendre cette pathologie à la légère car la faute inexcusable de l’employeur peut être engagée.

Peut-être avez-vous plutôt connu le bore-out de l’un de vos collaborateurs ? Il s’agit là d’un épuisement non pas dû à un « sur-travail » mais à l’ennui au travail. En effet, même si ce terme est plutôt récent, la pratique est ancienne : c’est généralement la « placardisation » d’un collaborateur qui est ainsi payé à ne rien faire de ses journées. Plus généralement, le bore-out est causé par un manque de travail ou, à tout le moins, par un manque de stimulation intellectuelle à son égard.
Ce qui peut être considéré comme le « premier procès du bore-out » a été examiné par le tribunal des Prud’hommes de Paris en Mai 2016.

Le brown-out sur la troisième marche du podium des RPS ?

Quel est donc ce nouveau mal théorisé par deux chercheurs dans un livre (« The Stupidity Paradox ») paru en juin 2016 ?
Le brown-out est caractérisé par l’épuisement physique et/ou mental des collaborateurs par les tâches quotidiennes aberrantes et/ou absurdes.
Le brown-out, ou « baisse de courant », est provoqué par l’incompréhension du sens des tâches à accomplir.
Nous sommes ici confrontés non pas à des collaborateurs non motivés, mais plutôt à des collaborateurs qui recherchent à tout prix un sens à leur travail, un sens à leur présence dans l’entreprise.
Ce pourrait être le cas d’un collaborateur dont les missions iraient à l’encontre de ses valeurs personnelles ou de celui qui se désinvestit progressivement car ses missions lui paraissent trop avilissantes.
Le brown-out attaque directement l’éthique professionnelle de celui-qui en est victime et il s’inscrit ainsi dans un cercle infernal l’amenant chaque jour à trouver ses missions toujours plus aberrantes.
L’industrialisation des procédés, la quête de productivité, ou bien encore la recherche de rentabilité est un terreau fertile pour le développement du brown-out, tout comme celui de ses deux acolytes, le burn- et bore-out.

Quelques conseils pour éviter le brown-out

Cela va de soi, mais il faut déjà s’assurer que les missions confiées au collaborateur sont bien celles qui figuraient sur sa fiche de poste lors de l’embauche !
En effet, il est un adage qui dit : « il faut recruter la bonne personne pour le bon poste ».
Comment peut-on alors s’assurer qu’il s’agit de la bonne personne si elle est recrutée par rapport à un profil de poste qui fera l’objet d’une réévaluation ultérieure, sans s’être assuré que le collaborateur est encore en phase avec le poste ?
Voilà un premier moyen d’éviter, ou à tout le moins de minimiser le risque de brown-out.

La communication managériale est également importante dans la lutte ou la prévention du brown-out. En effet, un véritable manager se doit d’insuffler confiance et motivation à ses collaborateurs ! C’est lui qui doit détecter les premiers signes de faiblesse ou de démotivation, et donc réagir pour que le collaborateur ne sombre pas dans la force obscure du brown-out.

Un audit social régulier est aussi un bon indicateur du bien-être de vos collaborateurs. Il peut s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise et ne pourra lui être que bénéfique.

Faites participer vos collaborateurs à la gestion de vos affaires, ou mieux, à l’implémentation de votre stratégie. En effet, ce sont eux qui sont quotidiennement au contact des clients, fournisseurs, prospects, ou bien encore… des concurrents ! Il faut donc prendre en compte leurs avis et leurs remarques car ils auront sans doute une vision différente de celle de vos cadres dirigeants, parfois légèrement déconnectés de la réalité terrain.

Enfin, la mobilité peut aussi être un moyen de lutter contre cet ennui au travail ! Qu’elle soit horizontale ou verticale, de nouveaux challenges seront ainsi des moteurs de performance de vos collaborateurs.

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Yann Schimmer

Atypique et passionné. Tels sont les adjectifs qui peuvent me caractériser. Baccalauréat scientifique, études de droit puis de communication, j’ai fait mes premières armes auprès d’une styliste strasbourgeoise en tant que business développer. Par la suite, j’ai intégré une boutique de prêt-à-porter haut de gamme en tant que store manager pour laquelle j’ai pris part aux choix des collections de demain et où j’ai pu accompagner nos clients tout au long de leurs processus d’achat. Passé par la case autoentrepreneur j’ai repris mes études en 2014 dans le domaine des ressources humaines. J’accompagne désormais 1min30 sur le développement de ses Ressources Humaines et notamment sur le déploiement de sa politique de marque employeur ainsi que sur sa structuration administrative. En parallèle, j’assiste Pierre dans l’accompagnement des clients de l’agence dans la mise en place de leurs actions de Marketing RH.  Cela peut vous intéresser ? Je vous invite à consulter notre page relative au Marketing RH et à la Communication Interne.

Voir les commentaires

  • Magnifique, merci Yann.
    J'espère que cela rendra lucides certains dirigeants qui ne se basent que trop souvent sur des KPI calculables en euros (heures de travail, profitabilité, ROI et j'en passe).
    Or le potentiel humain --je parle de ce que l'on cherche auprès d'un collaborateur, pas d'un simple employé anonyme-- ne se quantifie pas en euros.
    J'en ai connu, des confrères qui se battaient contre le brown-out... C'est même le tissu du personnage d'un des plus célèbres livres de Houellebecq.
    Très belle journée à vous qui lisez ces lignes !

  • P.S. typo : remplacer " celui-qui " par " celui qui ".
    Sauf si c'est pour repérer les copies de cet article sur le net. Pratique que vous connaissez sans doute, mais désormais Google permet de le repérer (sauf que des fois on en fait les frais).
    Belle journée !