2017
16/Jan

Décryptage marketing de Và bè, la marque corse qui doit son succès à FB

C’est l’histoire de Marie-Charlotte, Camille et Caroline, trois jeunes femmes venues de 3 coins de France : la Bretagne, le pays Basque et la Corse. En février 2016, elles lancent via Facebook une marque de T-shirts (elles disent tricots) en coton bio avec des inscriptions corses. Moins d’un an plus tard, « Và bè » en a vendu plus de 5 000. Ici et sur le continent, tous les Corses (ou presque) les ont repérées. Décryptage branding et marketing d’une succès story digitale qui met la Corse et les femmes corses à l’honneur.
L’équipe féminine de Và bè (pour tous nos amis non corsophones : dire « babin ») a su adapter à la mode corse la recette du succès des marques de T-shirts qui en ont fait des supports d’expression et (plus fort), elles ont su la mettre en œuvre. Comment ?

Par un positionnement identitaire positif

Marie-Charlotte, (la communicante et la marketeuse de l’équipe), exprime simplement leur idée dans l’interview qu’elle a donnée au webzine Pari(s) sur la Corse : « Sur le continent, on entend que les corses sont racistes, pas ouverts d’esprit etc. Et je ne supporte pas d’entendre de telles paroles (…)Et un jour, je cherchais absolument des t-shirts avec des messages « corses ». Je voulais porter des tee-shirts qui représentaient mon île et mes origines, bref qui je suis ! »

En créant une marque « émotionnelle »

« Je peux pas, je monte au village », « Aio, c’est l’heure de l’apéro » « U populu corsu », « A basta » « Je vis d’amour et de basgi », les phrases résonnent juste aux oreilles de tous les Corses. Elles leur parlent de leur mode de vie avec des mots qu’ils emploient tous les jours, dans un savant mélange de français et de corse. Elles leur permettent d’afficher simplement leur attachement à leur île. La typo manuscrite favorise la proximité entre les porteurs de tricot et la marque.

En ciblant les Corses et les amoureux de la Corse et rien que ça !

Les tricots, blancs, noir ou gris sont basiques. Ils s’affranchissent de la mode. Ils s’adressent aux femmes, aux hommes et aux enfants de 0 à 99 ans. Le message identitaire central n’est pollué par aucune autre information. Va bé est une marque consensuelle.

En adoptant la démarche « lean » des start-up

Elles se sont lancées avec une gamme réduite de tricots et de messages, de tous petits moyens et se sont laissé guider par les demandes de la communauté corse qu’elles ont su rencontrer très vite. Depuis, elles ont multiplié les lignes de produits en s’appuyant sur les désirs de leur communauté.

Aujourd’hui, avec le message « Je ne serai jamais ta parisienne » elles testent le marché sur un angle plus large. La communauté suivra-t-elle ?
En partenariat avec la marque Hermine et Belette, elles dupliquent leur modèle identitaire en direction des Bretons, en adaptant les messages.

En misant sur les bons influenceurs pour fédérer leur communauté

Elles sont allées chercher les stars qui parlent à tous les Corses : les footballeurs. Elles ont contacté Julian Palmieri, joueur au SCB (aujourd’hui à Lille, comme quoi, je suis). Il a posté une photo de lui avec un de leurs tee-shirt ! Et c’était parti ! Jean-Louis Leca a suivi. Elles ont non seulement rapidement atteint leur cible, mais elles ont donné une âme à leur marque.

En centralisant leur effort de sensibilisation sur un canal prioritaire

Les posts Facebook commerciaux renvoient vers les articles de leur e-boutique. Cela paraît aller de soi, mais combien de sites e-commerce ne le font pas et utilisent leurs pages Facebook de façon séparée ? Rapidement, elles ont aussi investi de petites sommes – 10 euros par ci par là, dans les Facebook ads pour élargir leur audience acquise par viralité. Dans leur tunnel de conversion, Facebook joue un rôle très actif, puisque 95 % des ventes se font via ce réseau social.

En s’impliquant dans des partenariats d’image porteurs pour la marque

Aujourd’hui, Va bè relaie sur Facebook, la mini série Studiente, réalisée par des étudiants de Corte et diffusé sur France 3 Via Stella. Les acteurs portent souvent leur tricots. Elles le disent sur FB. Elles jouent la transparence !
Gageons qu’elles ne vont pas s’arrêter là. 600 000 Corses sur le continent, en mal du pays… C’est assez porteur en terme d’initiatives.

En utilisant tous les leviers du marketing participatif

Concours pour gagner des tricots, appels à idées pour trouver de nouvelles phrases, leur identité sonore… Va be avance main dans la main avec ses clients, qui se vivent, du coup, comme des partenaires de la marque et non comme des clients.

Et bien sûr… ce sont des entrepreneuses

  • Elles ne négligent pas la qualité de leurs produits : coton bio pour promouvoir une Corse « développement durable » qui leur tient à cœur et coupe soignée pour se démarquer du T shirt publicitaire, bas de gamme que personne ne porte.
  • Elles ont acheté une machine pour imprimer elles-mêmes, de façon à gérer leur stocks au plus juste et rebondir au même rythme que leur communauté d’acheteurs sur les nouvelles idées.

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Sylvia Eskenazi

Posté par

Ex directrice conseil en charge de la communication éditoriale de Leroy Merlin au sein de l'agence T

Sylvia Eskenazi

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